Hervé Mandundu – 5 ans après!

Ce samedi 6 novembre 2021, nous honorerons la mémoire d’Hervé 5 ans après son assassinat. Oui, car le 6 novembre 2016 Hervé Bondembe Mandundu était tué par un  policier à Bex, à son domicile. Il y a 5 ans, la famille et les proches d’Hervé étaient restés sans nouvelles jusqu’au lendemain du meurtre. Pas un mot. Pas une excuse. Pas une explication. La famille restera ensuite sans nouvelles jusqu’à l’annonce du procès fallacieux qui se concluera en faveur de ce policier et meurtrier, indemnisé à hauteur de CHF 35’000.-. Près de 5 ans après, ni la police, ni l’État ne leur auront formulé d’excuse.

Les États occidentaux et leurs polices créent des traumatismes collectifs à leurs résident·e·x·s, à leur résident·e·x·s racisé·e·x·s, à leur résident·e·x·s issu·e·x·s de l’immigration extra-européenne. Ils se défendent de leur présence en leur faisant – par tous les moyens – porter des stigmates et la honte de leur existence. Pendant ce temps, nous enterrons nos morts.

Puis, ils s’allient. La police, la justice, les médias s’accordent à salir la mémoire de celles et ceux que nous enterrons.

Ils créent un terrain hostile à nos deuils et érigent un mur entre nous et eux. Nous soutenons la famille d’Hervé qui a dû mener sa propre bataille quand cette alliance décrédibilisait la mémoire de leur fils et les circonstances et de son assassinat auprès de la population, cherchant toute raison pour rendre ce meurtre acceptable et légitime.

Les proches d’Hervé ont continué à l’honorer, à lutter pour la vérité et à le décrire comme il était vraiment, un homme qui ne méritait pas de mourir. Hervé était un frère et un fils soutenant, c’est un réel pilier pour la famille qui a disparu. C’est avec courage que cette dernière ne s’est pas réduite au silence auquel on a tenté de la soumettre et a clamé son désir de justice.

La famille fait face à l’impunité de ce meurtre raciste. Un meurtre raciste qu’il faut désigner en tant que tel, tant les victimes sont systématiquement non-blanches. Un racisme qu’il faut nommer, tant ces violences sont la continuité des pratiques institutionnelles envers les personnes en exil et leurs descendant·e·x·s. Des violences qui reposent sur des préjugés et qui redoublent lorsque les personnes ou leurs proches s’en défendent. Des violences spécifiques et meurtrières.

Nous le savons, la survie d’Hervé n’aurait mis en péril la vie de personne et n’exposait personne à la mort, ainsi il aurait pu être évité de le tuer.

Mais la justice tremble. La justice tremble devant les éléments probants incriminant le meurtrier, pendant ce temps-là, la famille lutte. A ses côtés, nous revendiquons la Vérité face au système judiciaire, qui refuse de remplir sa mission. Nous luttons pour leur fils et pour toutes les victimes de violences policières. Nous luttons, et c’est face à nous qu’elle tremblera.

Les représentants de l’État peuvent continuer à la rendre indicible, nous, la Vérité nous la connaissons, nous nous y accrochons et nous l’aurons!
Pour Hervé! Et pour son fils!

Après ces 5 douloureuses années, nous souhaitons saluer le combat pour la justice mené par la famille Bondembe Mandundu et les proches d’Hervé. Nous souhaitons d’ailleurs saluer le combat de toutes les familles.

La vérité pour nos morts est une lutte qui marque une vie. Pour toutes ces familles, pour les proches d’Hervé et pour votre combat pour la Verité, nous vous invitons à participer à la campagne virtuelle #VéritéPourHervé :

Le 6 novembre 2021 cela fera 5 ans qu’Hervé Mandundu a été assassiné par un policier.
Faites des banderoles ou des pancartes. Prenez-les en photo, vous pouvez aussi les accrocher à votre fenêtre. Envoyez-les nous sur instagram ou par mail outrage-collectif@riseup.net et postez-les le 6 novembre avec le hashtag #VéritéPourHervé

Vérité pour toutes les victimes de violences policières !

Justice pour Hervé : le combat n’est pas terminé

Plus de 4 ans après le meurtre d’Hervé Bondembe Mandundu, suite à 1 jour et demi de procès puis 7 jours d’attente, ce mercredi 31 mars la cour criminelle du Tribunal d’arrondissement de l’Est vaudois rendait son verdict. L’assassin d’Hervé a été acquitté et indemnisé de 35’000 CHF par l’État. Ce procès est le premier de trois affaires de meurtre raciste par la police romande. Nous avons encore une fois la preuve que les non-blancs doivent se battre deux fois plus pour leur justice et pour leur dignité. Nous sommes prêt-e-s.

N’oublions jamais, Hervé Bondembe Mandundu était un homme noir de 27 ans, père de famille et comme on dit au Congo : « l’enfant de quelqu’un ». Il a été abattu à balles réelles par un caporal de la Police du Chablais vaudois – lui-même accompagné de 4 de ses coéquipiers formés et entraînés – la nuit du 6 novembre 2016 au cours d’une intervention de routine à Bex. Le caporal, devenu sergent depuis le meurtre, a tiré 3 balles dans le corps d’Hervé, dont deux qui lui ont été fatales.

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Affaire Hervé Mandundu: Procès, jour 2

« J’ai 6 millions de raisons de perdre la mienne
Le système développe trop de pièges
Les gars racistes occupent trop de sièges ».
Lunatic – Civilisé

Les gars racistes occupent trop de sièges et leur soi-disant neutralité, hégémonique et blanche, est du côté du tueur. Qu’est-ce qui motive leur enquête? Quel est l’angle privilégié? Où est donc passée cette soit-disant neutralité suisse? Est-il si difficile d’accepter, qu’en Suisse aussi, des policiers blancs tuent des hommes noirs?

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Affaire Hervé Mandundu: Procès, jour 1

Toute la police est violente jusque dans ses regards et ses silences¹. Et c’est dans ces multiples regards et silences que le procès du tueur de Hervé Mandundu a commencé. Aux quatres coins du bâtiment, des groupes de policiers en uniforme errent dans un silence complice.

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