Les excuses sont politiques ; leurs absences aussi

Paru sur cases-rebelles.org, collectif non mixte noir anti-autoritaire.

Publié en décembre 2017

Catégorie : PERSPECTIVES

Quand on a failli, le reconnaître et demander aux personnes que l’on a pu blesser, léser de nous excuser est un acte profondément signifiant. Il s’agit d’accepter que nos actes ont des conséquences et de le formuler. Il s’agit aussi d’ouvrir la possibilité d’éventuelles réparations, compensations, etc. Il s’agit non pas de « s’excuser », c’est-à-dire de définir soi-même les modalités de son absolution, mais de déclarer que l’on a foiré et d’accepter de penser avec les victimes à la manière dont cela peut se réparer, si c’est possible. CertainEs ne s’excusent jamais. C’est-à-dire que le verbe « excuser » ne sort jamais dans leurs bouches, leurs écrits, etc. D’autres s’excusent dans le sens le plus individualiste du terme c’est à dire qu’ils sont dans l’auto-absolution parce que « ce n’est pas de leur faute », qu’ils « ont des excuses » ; avec ce type d’attitude, personne n’est responsable et les personnes qui ont été blessées se sentent rapidement coupables d’avoir espéré un acte juste en compensation. Rares sont les individuEs qui reconnaissent pleinement leurs fautes et se mettent sincèrement à la disposition d’une démarche collective de compensation. Ce que je dis ici est bien abstrait et c’est plus ou moins grave, important en fonction de l’acte considéré. Mais ce qu’il faut noter c’est que les excuses bidons permettent la répétition. Apprendre à demander humblement à l’autre qu’il nous excuse et qu’il détermine les modalités de son pardon, c’est exactement l’inverse d’apprendre à se trouver des excuses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Noémi MICHEL : Race, colonialisme et identités noires en Suisse.

paru sur cases-rebelles.org, collectif non mixte noir anti-autoritaire.

Emission n°76

Publié en janvier 2018

Catégorie: AFROEUROPE, LES EMISSIONS

Proverbe : « Men anpil, chay pa lou» (Le fardeau est moins lourd si l’on s’y met à plusieurs.)
Photo : @Batu

Dans cette émission n°76 on a le grand plaisir d’accueillir Noemi MICHEL, maître-assistante en sciences politiques à l’Université de Genève en Suisse et militante.
Après s’être présentée, Noémi abordera la question du racisme et du colonialisme dans le contexte suisse, reviendra sur la légendaire et prétendue neutralité suisse, et évoquera également les conditions d’organisation de luttes noires dans ce pays. Elle nous parlera aussi de ce qu’elle nomme « les politiques d’omission », à travers l’exemple de la Révolution haïtienne. Et enfin elle questionne sur la persistance du blackface en Europe.

Bonne écoute !

Musique:
Gavin Turek « My Delight»
Christian Scott « The Eraser»
Awozam « Sa sé remo»
Kami Awori « Ojuelegba »
Manno Charlemagne (Repose en paix ! ) « Na sispann pedi»

Télécharger l’émission n°76 : cliquez ici

Interview réalisée le 20 octobre 2017.

Liens :
Carrefour de Réflexion sur le Racisme Anti-Noir (CRAN)
Collectif Afro-Swiss (collectif antiraciste intersectionnel, en Suisse romande)
Bla*sh (collectif antiraciste intersectionnel en Suisse alémanique)
A qui le tour (collectif antiraciste formé suite à la mort d’Hervé Madundu aux mains de la police)
Alliance contre le Profilage racial (Stop Racial Profiling)
Collectif Faites des vagues
European Race & Imagery Foundation
(ERIF)
Post-Cit : « Penser la différence raciale et post-coloniale » (groupe de recherche)

Pour en savoir plus sur le rapport censuré sur la collaboration entre la Suisse et le régime d’apartheid sud-africain : lire ici.

Pour en savoir plus sur le travail de Jovita Dos Santos Pinto à propos de l’histoire des femmes noires en Suisse : lire ici (article en allemand).

Tout le monde peut se passer de la police

paru sur jefklak.org

 

Organisations communautaires pour abolir la police à Chicago

Par Maya Dukmasova

2 janvier 2017

Traduit par Émilien Bernard

Scandale après scandale, meurtre après meurtre, la police états-unienne s’est taillée une solide réputation de brutalité, notamment auprès des populations noires. Dans le South Side de Chicago, des militant.e.s de terrain s’organisent pour dépasser la simple critique de l’institution policière, et mettre en place des contre-institutions rendant inutile l’intervention de la police. Inspiré.e.s par le concept d’abolition de la prison porté par Angela Davis, ou par la notion de « justice réparatrice » héritée des traditions indiennes, le but est de montrer que la fonction de la police tient plus dans la répression que dans la protection. Cercles de parole, repas de quartier servant de défense collective, ou bien encore résolution des délits à l’intérieur des communautés et des quartiers, les idées pour abolir la police ne manquent pas. Et certaines sont mises en pratique.
Article original : « Abolish the police? Organizers say it’s less crazy than it sounds. » The Chicago Reader, 25/08/16. Site de l’auteure.

Jusqu’à cette émission sur Fox News, Jessica Disu ne s’était jamais considérée comme partisane de l’abolition de la police. Le 11 juillet, pourtant, quelque chose a basculé alors qu’elle passait sur cette chaîne nationale, entourée de 29 autres personnes. Toutes avaient été réunis par Megyn Kelly pour discuter des récents meurtres d’Alton Sterling, de Philando Castile et de plusieurs policiers de Dallas1.

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Ces larmes

D’une femme blanche qui vint au groupe des femmes de couleur
Rien que son chagrin nous plongea dans la culpabilité
Alors que nous nous raccrochions à ce minuscule centimètre carrée
Que nous possédons et dont nous avons besoin si désespérément
Tant nous avons besoin de tellement plus
Nous lui avons demandé de partir
Ce qui pris 10 minute sur nos précieuses 60

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